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#1  08-03-2006 10:54:00

Aragorn
 

?!! Anticipation Politique

ALERTE EUROPE 2020 / Rupture Systémique Globale
20-26 Mars 2006 : Iran/US - Déclenchement d’une crise mondiale majeure

http://www.europe2020.org/fr/section_global/150206.htm


Le Laboratoire européen d’Anticipation Politique Europe 2020 (LEAP/E2020) estime désormais à plus de 80% la probabilité que la semaine du 20 au 26 Mars 2006 voit se déclencher la principale crise politique mondiale depuis la Chute du Rideau de Fer en 1989, accompagnée d’une crise économique et financière d’une ampleur comparable à celle de 1929. Cette semaine de la fin Mars 2006 marquera le point d’inflexion d’évolutions critiques, entraînant une accélération de tous les facteurs conduisant à une crise majeure, même sans intervention militaire américaine ou israélienne contre l’Iran. Dans le cas d’une telle intervention, les probabilités d’une crise majeure, selon LEAP/E2020, atteignent 100%.

Une Alerte fondée sur 2 événements vérifiables
L’annonce de cet événement résulte de l’analyse de décisions prises par les deux acteurs-clés de la crise internationale principale actuelle que sont les Etats-Unis et l’Iran :

--) il s’agit d’une part de la décision iranienne d’ouvrir à Téhéran le 20 Mars 2006 la première bourse pétrolière en Euros, ouverte à tous les producteurs de pétrole de la région ;

--) et d’autre part, de la décision de la Réserve Fédérale américaine d’arrêter à partir du 23 Mars 2006 de publier les chiffres de M3 (l’indicateur le plus fiable sur la quantité de dollars circulant dans le monde [1]).

Ces deux décisions constituent à la fois les indices, les causes et les conséquences de la transition historique en cours entre l’ordre créé après la 2° Guerre Mondiale et le nouvel état d’équilibre international en gestation depuis l’effondrement de l’URSS. Leur magnitude comme leur simultanéité vont agir comme un phénomène catalyseur de toutes les tensions, faiblesses et déséquilibres accumulés depuis plus d’une décennie dans le système international.


Une crise mondiale déclinée en 7 crises sectorielles
Les chercheurs et analystes de LEAP/E2020 ont ainsi identifié 7 crises convergentes que les décisions américaine et iranienne de la semaine du 20 au 26 Mars 2006 vont catalyser en crise globale, affectant toute la planète dans les domaines politique, économique et financier, et probablement militaire :

1. Crise de confiance dans le Dollar
2. Crise des déséquilibres financiers américains
3. Crise pétrolière
4. Crise du leadership américain
5. Crise du monde arabo-musulman
6. Crise de la gouvernance mondiale
7. Crise de la gouvernance européenne

L’ensemble du processus d’anticipation de cette crise est détaillé dans le les prochains numéros du « GlobalEurope Anticipation Bulletin » élaboré par LEAP/E2020, et en particulier dans le N°2 qui paraît ce 16 Février 2006. Y figureront les analyses détaillées de chacune de ces sept crises ainsi que les recommandations pour diverses catégories d’acteurs (notamment gouvernements et entreprises) et des conseils opérationnels et stratégiques pour l’Union européenne.


Décryptage de l’événement « Création de la bourse pétrolière iranienne en Euros »
Cependant, et afin de ne pas limiter cette information aux seuls décideurs, LEAP/E2020 diffuse largement ce communiqué ainsi que les éléments suivants issus de ses travaux.
L’ouverture par l’Iran d’une bourse pétrolière libellée en Euros à la fin mars 2006 marquera la fin du monopole du Dollar sur le marché mondial du pétrole. Le résultat immédiat sera de nature à bouleverser le marché mondial des devises puisque les pays producteurs pourront désormais utiliser l’Euro également pour facturer leur production. Parallèlement, les pays européens en particulier pourront acheter le pétrole directement dans leur devise sans passer par le relais du Dollar. Concrètement, dans les deux cas cela signifie qu’un moins grand nombre d’acteurs économiques aura besoin d’un moins grand nombre de Dollars [2] . Cette double évolution s’exercera donc dans le même sens, à savoir celui d’une réduction très significative de l’importance du Dollar comme monnaie internationale de réserve, et donc d’un fort affaiblissement, durable, de la devise américaine en particulier par rapport à l’Euro. Les évaluations les plus conservatrices placent l’Euro à 1,30 Dollar à la fin 2006. Mais si la crise est de l’ampleur qu’anticipe LEAP/E2020, les estimations donnant l’Euro à 1,70 Dollars en 2007 ne paraissent plus irréalistes.


Décryptage de l’événement « Suppression de la parution de l’indicateur macro-économique M3 »
La suppression de la parution de l’indicateur M3 [3] (ainsi que d’autres indicateurs connexes) par la Réserve Fédérale américaine, décision fortement critiquée par la communauté des économistes et analystes financiers, aura pour conséquence, à la même date, de rendre invisibles les évolutions du nombre de Dollars en circulation dans le monde. On assiste déjà depuis quelques mois aux Etats-Unis à une forte augmentation de M3 (ce qui indique que la «planche à billets » [4] tourne déjà un régime élevé à Washington) ; or le nouveau président de la Réserve Fédérale, Ben S. Bernanke, est un adepte déclaré de la « planche à billets » . Comme une forte baisse du Dollar se traduira probablement par une vente massive de Bons du Trésor américain détenus en Asie, en Europe ou dans les pays producteurs de pétrole, LEAP/E2020 estime que la décision américaine de ne plus publier M3 vise uniquement à cacher le plus longtemps possible deux décisions américaines, en partie imposées par les choix politiques et économiques de ces dernières années [5]:

. la monétarisation de la dette US
. le soutien monétaire à l’activité économique américaine.
… et ce au moins jusqu’aux élections « mid-term » d’Octobre 2006 afin d’éviter une déroute du Parti Républicain.

Cette décision illustre également l’impuissance des autorités monétaires et financières américaines et internationales face à une situation qui les conduit à préférer supprimer les indicateurs qu’agir sur la réalité.



Décryptage du facteur-aggravant « Intervention militaire contre l’Iran »
Outre les atouts géostratégiques de l’Iran dans la crise actuelle, qui notamment lui permettent d’intervenir aisément et avec un impact majeur sur l’approvisionnement pétrolier de l’Asie et de l’Europe (en bloquant le Détroit d’Ormuz), sur les conflits en cours en Irak et en Afghanistan, sans même mentionner le recours éventuel au terrorisme international, le contexte global de défiance envers Washington crée une situation particulièrement problématique. Loin de calmer les craintes éventuelles concernant l’accession de l’Iran au statut de puissance nucléaire, tant en Asie qu’en Europe [6], une intervention militaire contre l’Iran entraînera une désolidarisation quasi-immédiate des opinions publiques européennes, dans un contexte d’absence quasi-complète de crédibilité de Washington sur ce type de dossiers depuis l’invasion de l’Irak, qui empêchera les gouvernements européens de faire autre chose que suivre leurs opinions publiques. Parallèlement, le risque de flambée des cours du pétrole qui suivrait une telle intervention conduira les pays asiatiques, Chine en tête, à s’opposer à une telle option, obligeant dans ce cas les Etats-Unis (ou Israël) à intervenir seuls, sans caution de l’ONU, et ajoutant donc une grave crise militaire et diplomatique à la crise économique et financière.


Les facteurs pertinents de la crise économique américaine
LEAP/E2020 estime également que ces deux décisions, non officielles, vont entraîner les Etats-Unis et le monde dans une crise monétaire et financière, puis économique sans précédent à l’échelle planétaire. La monétarisation de la dette américaine est en effet un terme très technique pour décrire une réalité d’une simplicité catastrophique : les Etats-Unis entreprennent de ne pas rembourser leur dette, ou plus exactement de la rembourser en « monnaie de singe ». Et ils anticipent une accélération du processus fin Mars en coïncidence avec le lancement de la Bourse Iranienne du Pétrole qui ne peut que précipiter les ventes de Bons du Trésor US par leurs détenteurs non américains.



A ce propos, il est utile de méditer l’information suivante [7] : la part de la dette du gouvernement américain possédée par les banques américaines est tombée à 1,7% en 2004, alors qu’elle était de 18% en 1982. Parallèlement la part de cette même dette détenue par les opérateurs étrangers est passée de 17% en 1982 à 49%.
--) Question: Comment se fait-il que ces dernières années les banques américaines se soient débarrassées de presque toute leur part de la dette publique américaine ?



Parallèlement, afin d’essayer d’éviter en interne l’explosion de la « bulle immobilière », sur laquelle repose l’essentiel de la consommation des ménages américains, et à un moment où le taux d’épargne américain est devenu négatif pour la première fois depuis 1932 et 1933 (au creux de la « Grande Dépression »), l’administration Bush, en partenariat avec le nouveau patron de la Fed, adepte de cette approche monétaire, va inonder le marché américain de liquidités.


Quelques effets attendus de cette rupture systémique
Pour LEAP/E2020, la conjonction, non accidentelle, des décisions iranienne et américaine, marque donc une étape décisive dans le déclenchement d’une crise systémique marquant la fin de l’ordre international tel que constitué après la Deuxième Guerre Mondiale et se caractérisera notamment d’ici la fin 2006 par une chute brutale de la valeur du Dollar US (pouvant conduire à 1 Euro = 1,70 Dollars en 2007) et une pression à la hausse immense sur l’Euro, une hausse importante du prix du pétrole (plus de 100$ le baril), une aggravation de la situation militaire américaine et britannique au Moyen-Orient, une crise budgétaire, financière et économique américaine comparable par son ampleur à celle de 1929, des conséquences économiques et financières très graves pour l’Asie en particulier (et notamment la Chine) mais aussi pour le Royaume-Uni [8], un arrêt brutal du processus économique de globalisation, un effondrement de l’axe transatlantique et une montée générale connexe de tous les dangers politiques intérieurs et extérieurs sur l’ensemble du globe.

Pour le particulier détenteur de Dollars, comme pour l’entreprise transnationale ou les décideurs politiques et administratifs, les conséquences de cette semaine de la fin Mars 2006 seront cruciales. Ils impliquent dès aujourd’hui de prendre des décisions difficiles (anticiper une crise est toujours un acte complexe puisqu’il se fonde sur un pari) mais urgentes car une fois la crise déclenchée, c’est le « sauve-qui-peut » général, et l’échec assuré pour ceux qui auront choisi d’attendre.
Pour les particuliers, le choix s’impose de lui-même : le dollar n’est plus une valeur refuge. La montée vertigineuse de l’or depuis un an prouve d’ailleurs que nombreux sont ceux qui ont anticipé cette évolution de la monnaie américaine.


Anticiper… ou être balayé par les vents de l’histoire
Pour les entreprises et les gouvernements, en particulier européens, LEAP/E2020 développe dans sa lettre confidentielle – le GlobalEurope Anticipation Bulletin -, et en particulier dans le N° 2 paru le 16 février, une série de recommandations stratégiques et opérationnelles qui, si elles sont intégrées dans le processus décisionnel dès aujourd’hui, peuvent permettre d’amortir considérablement le « tsunami monétaire, financier et économique » qui va commencer à déferler sur la planète à la fin du mois prochain. Pour prendre une image simple, qui est d’ailleurs directement issue du scénario d’anticipation politique « USA 2010 » [9], les évènements de la semaine du 20 au 26 Mars 2006 seront comparables en termes d’impact sur l’ « Occident » tel qu’on le connaît depuis 1945, à celui de la Chute du Rideau de Fer en 1989 sur le « bloc soviétique ».


Si cette Alerte est si précise, c’est qu’à ce stade de ses analyses, LEAP/E2020 estime désormais que tous les scénarios envisageables conduisent à une seule et même conclusion : nous approchons collectivement d’un « nœud historique » qui est dorénavant inévitable quelle que soit l’action des acteurs internationaux ou nationaux. A ce stade, seule une action directe et immédiate de l’administration américaine visant d’une part à empêcher une confrontation militaire avec l’Iran, et d’autre part, à ne pas « monétariser » la dette extérieure des Etats-Unis, pourrait changer le cours des évènements. Pour LEAP/E2020 il est évident que non seulement une telle action ne sera pas entamée par les dirigeants actuels à Washington, mais qu’au contraire ils ont déjà choisi de « forcer le destin » en se défaussant de leurs problèmes économiques et financiers sur le reste du monde. Les gouvernements européens notamment doivent en tirer très rapidement les conséquences.


Pour information, la méthode d’anticipation politique de LEAP/E2020 a notamment permis à plusieurs de ses experts d’anticiper (et de publier) : dès 1988, la prochaine fin du Rideau de Fer ; dès 1997, l’effondrement progressif de la capacité d’action et la légitimité démocratique du système communautaire ; dès 2002, de prévoir l’enlisement US en Irak et surtout l’effondrement durable de la crédibilité internationale américaine ; dès 2003, d’anticiper l’échec des referenda sur la Constitution européenne. Sa méthodologie d’anticipation des « ruptures systémiques » étant désormais bien établie, il apparaît de notre devoir de chercheurs et de citoyens d’en faire part aux citoyens et aux décideurs européens en particulier ; surtout que pour beaucoup d’acteurs individuels ou collectifs, privés ou publics, il est encore temps d’agir afin de réduire de manière significative l’impact de cette crise sur leurs positions qu’elles soient économiques, politiques ou financières.

L’analyse complète développée par LEAP/E2020 ainsi que ses recommandations stratégiques et opérationnelles à destination des acteurs privés et publics, seront présentées dans les prochains numéros du GlobalEurope Anticipation Bulletin, et plus particulièrement dans son N°2 (parution 16 Février 2006).

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1. Ces décisions ont été prises il y a déjà plusieurs mois :
. les informations sur la création par le gouvernement iranien d’une bourse pétrolière en euro (http://www.mehrnews.com/en/NewsDetail.aspx?NewsID=260851 )ont commencé à être citées par la presse spécialisée dès l’été 2004.
. la Réserve fédérale a annoncé le 10 Novembre 2005 qu’elle cesserait de publier les informations concernant M3 à partir du 23 Mars 2006 : http://www.federalreserve.gov/releases/h6/discm3.htm

2. Il est intéressant de noter en consultant le tableau 13B des statistiques financières de Décembre 2005 de la Banque des Règlements Internationaux intitulé International Bonds and Notes (in billions of US dollars), by currency ), qu’à la fin de 2004 (hors Chine), 37.0% des actifs financiers internationaux étaient labellés en Dollars US contre 46,8% en Euros ; alors qu’en 2000, la proportion était inverse avec 49,6% labellés en Dollars US et seulement 30,1% en Euros. Cela indique que les décisions de fin mars 2006 ne vont faire qu’accélérer une tendance de fuite hors du Dollar qui est déjà en cours.

3. Les agrégats monétaires (M1, M2, M3, M4) sont des indicateurs statistiques économiques. M0 est la valeur d’une monnaie, en l’occurrence le Dollar, qui existe sous forme de billets et de pièces. M1 représente M0 plus les comptes bancaires dans cette monnaie. M2 est constitué de M1 plus les dépôts d’épargne et les certificats de dépôts (CD) inférieur à 100.000$. M3 comprend M2 plus les dépôts à terme au sens large (réserves d’Eurodollars, instruments financiers plus importants ainsi que la plupart des réserves des pays non-Européens) de 100 000 dollars ou plus. L’élément décisif, c’est donc qu’avec la fin de la publication de M3 par la Réserve fédérale américaine, le monde entier perdra toute visibilité sur la valeur des réserves en Dollars par les autres pays et les institutions financières majeures.

4. Voir son discours éloquent sur ce sujet devant le Club des Economistes à Washington DC en Novembre 2002
(http://www.federalreserve.gov/boarddocs/speeches/2002/20021121/default.htm )

5. L’évolution prévisible des taux d’intérêts aux Etats-Unis et dans la zone Euro indique d’ailleurs que la hausse des taux d’intérêts américains est en phase finale alors qu’elle commence dans la zone Euro. Cela réduira d’autant l’attractivité du Dollar par rapport à l’Euro. Il faut noter que l’évolution à la hausse du Dollar en 2005 a été essentiellement nourrie par ce différentiel de taux d’intérêts favorable au Dollar, et par la loi de rapatriement des avoirs américains à l’étranger (valable uniquement pour une année) qui a fait revenir plus de 200 milliards $ aux Etats-Unis au cours de l’année 2005.
(source : CNNmoney.com
http://money.cnn.com/2005/10/05/news/economy/jobs_overseas_profits)

6. Et en ce qui concerne l’Europe, LEAP/E2020 souligne que les gouvernements européens ne sont plus en phase avec leurs opinions publiques sur les grands sujets, en particulier concernant l’intérêt collectif européen. Le GlobalEuromètre de Janvier 2006 souligne d’ailleurs très bien cette situation avec un indice TIDE-Légitimité à 8% (qui indique que pour 92% des sondés les dirigeants de l’UE ne représentent pas leurs intérêts collectifs) et un indice TIDE-Action à 24% (qui indique que moins d’un sondé sur 4 pense que les dirigeants européens sont capables de traduire leurs décisions en actions concrètes). Selon LEAP/E2020, les déclarations publiques de soutien à Washington venues de Paris, Berlin ou Londres ne doivent pas cacher le fait que les Européens se désolidariseront très vite des Etats-Unis en cas d’attaque militaire (le GlobalEurometre est un indicateur d’opinion européenne publiant chaque mois dans le GlobalEurope Anticipation Bulletin 3 chiffres dont 2 sont publics).

7.(source : Bond Market Association,
http://www.dailykos.com/story/2006/1/28/122315/558 )


8. Le Royaume-Uni est en effet détenteur de près de 3.000 milliards de créances en $, soit près du triple de pays comme la France ou le Japon. (source Banque des Règlements Internationaux, Table 9A, Consolidated Claims of Reporting Banks on Individual Countries )

9. Cf. GlobalEurope Anticipation Bulletin N°1 (January 2006)


Hors ligne

#2  08-03-2006 11:01:11

Aragorn
 

Re: ?!! Anticipation Politique

Préparation d'une guerre nucléaire ?
Par Michel Chossudovsky, le 3 janvier 2006

Nota : Michel Chossudovsy est l'auteur du best-seller international "The Globalization of Poverty" (titre français: "La Mondialisation de la pauvreté") qui a été publié en 11 langues. Il est professeur d'économie à l'Université d'Ottawa et directeur du "Center for Research on Globalization" (www.globalresearch.ca). Il collabore également à l'Encyclopaedia Britannica. Son dernier ouvrage est intitulé "America's War on Terrorism" (Global Research, 2005).

« La préparation d'une véritable guerre contre l'Iran, au cours de laquelle il serait fait usage d'ogives nucléaires, est entrée dans sa phase finale. Les partenaires de la coalition, qui comprend les États-Unis, Israël et la Turquie, sont dans un état de préparation avancé. Divers exercices militaires sont effectués depuis le début de 2005. De leur côté, les forces armées iraniennes se sont livrées, en décembre 2005, à d'importantes manoeuvres dans le golfe persique en prévision d'une attaque soutenue par les États-Unis. Depuis le printemps 2005, on assiste à une intense navette diplomatique entre Washington, Tel-Aviv, Ankara et le quartier général de l'OTAN à Bruxelles.

Parmi les derniers événements, il faut mentionner le fait que le directeur de la CIA, Porter Goss, lors d'une mission à Ankara, a demandé au premier ministre turc Recep Erdogan un soutien politique et logistique en vue du bombardement de cibles nucléaires et militaires iraniennes. Goss aurait également demandé que les services secrets turcs collaborent de manière particulière à la préparation et à la supervision de l'opération.

Peu de temps avant son attaque cérébrale, Ariel Sharon avait, quant à lui, donné à l'armée israélienne le feu vert pour commencer les attaques fin mars 2006. Tous les hauts responsables israéliens estimaient alors que la fin mars serait une bonne date pour une attaque militaire contre l'Iran, car c'est à cette date que l'AIEA doit remettre à l'ONU son rapport sur le programme d'énergie nucléaire de l'Iran.

Le projet militaire soutenu par les États-Unis a été approuvé par l'OTAN mais on ne connaît pas encore les modalités de la participation de l'Alliance aux attaques aériennes.

Les différents aspects de l'opération militaire relèvent tous du commandement américain et sont coordonnés par le Pentagone et le quartier général de l'US Strategic Command sur la base aérienne d'Offutt dans le Nebraska. Les opérations annoncées par Israël doivent être menées en étroite collaboration avec le Pentagone. La structure de commandement est centralisée et c'est Washington qui décidera in fine de leur déclenchement.

Des sources militaires américaines ont confirmé que l'attaque de l'Iran impliquera un important déploiement de forces semblable au bombardement «shock and awe» (choc et effroi, choquer pour inspirer le respect) de l'Irak en mars 2003.

Les stratèges militaires pourraient dresser une liste de cibles en fonction des préférences du gouvernement américain, en limitant les attaques aux installations les plus importantes... Ou bien les USA pourraient opter pour un nombre beaucoup plus important de frappes dirigées contre un vaste éventail de cibles.
Consensus en faveur d'une guerre nucléaire

Au sein de l'Union Européenne, aucune personnalité politique ne s'est opposée à la perspective de frappes nucléaires contre l'Iran. Des consultations entre Washington, Paris et Berlin sont en cours. Contrairement à l'invasion de l'Irak, qui fut refusée par la France et l'Allemagne au plan diplomatique, Washington a obtenu un consensus au sein de l'OTAN de même qu'au Conseil de sécurité.

Ce consensus concerne également une guerre nucléaire qui pourrait affecter une grande partie du Proche-Orient et de l'Asie centrale. De plus, un certain nombre de pays arabes limitrophes sont aujourd'hui des partenaires tacites du projet militaire américano-israélien. En novembre 2004, les plus hauts commandants de l'armée israélienne ont rencontré, au quartier général de l'OTAN à Bruxelles, leurs homologues des six pays riverains de la Méditerranée : Égypte, Jordanie, Tunisie, Maroc, Algérie et Mauritanie. Un protocole d'accord entre l'OTAN et Israël a été signé.

Les «frappes chirurgicales» seront présentées à l'opinion mondiale comme un moyen d'empêcher l'Iran de fabriquer des armes nucléaires. On nous dit que ce n'est pas une guerre mais une opération militaire de maintien de la paix qui consistera à bombarder les installations nucléaires iraniennes.
Les mini-nukes sont-elles sans danger pour les populations civiles ?

L'opération militaire prévoit le recours préventif aux armes nucléaires tactiques. Le projet militaire repose sur la doctrine de la guerre nucléaire "préventive" de l'Administration Bush exposée dans la Nuclear Posture Review de 2002.

On a recouru à une large désinformation médiatique afin de dissimuler les conséquences dévastatrices d'une utilisation d'ogives nucléaires contre l'Iran, si bien que le fait que ces "frappes chirurgicales" soient effectuées avec des armes nucléaires ne fait actuellement l'objet d'aucun débat.
Depuis la décision du Sénat américain en 2003, les armes nucléaires tactiques (low-yield mini-nukes = mini-bombes nucléaires de faible puissance) de nouvelle génération sont considérées comme "sans danger pour les populations civiles" parce qu'elles explosent sous terre.

Grâce à une campagne de propagande soutenue par de soi-disant spécialistes du nucléaire, on présente les mini-nukes comme des instruments de paix et non de guerre. On en autorise l'emploi sur les champs de bataille. On prévoit de les utiliser dans la prochaine étape de la guerre américaine "contre le terrorisme" parallèlement aux armes classiques.

L'administration américaine pense que les mini-nukes sont plus efficaces, en tant que moyen de dissuasion, que les armes nucléaires classiques à l'égard des "états voyous" (Iran, Corée du Nord).

Ces armes nucléaires sont présentées comme un moyen de maintenir la paix et d'éviter les dommages collatéraux, alors que la puissance explosive de chaque mini-nuke représente le tiers de celle de la bombe d'Hiroshima, sans compter les retombées radioactives potentielles.

La nouvelle définition de l'ogive nucléaire a estompé la différence entre arme classique et arme nucléaire : Selon Hans Kristensen, du Nuclear Information Project, « l'arme nucléaire cesse d'appartenir à une catégorie à part, celle d'une arme de dernier recours, pour n'être plus qu'un outil parmi d'autres. »

Nous nous trouvons donc à un tournant extraordinairement dangereux de notre histoire, car la communauté internationale a désormais entériné le principe d'une guerre nucléaire au nom de la paix dans le monde.

Pourtant, chaque bombe nucléaire, quelle qu'elle soit, représente un holocauste potentiel: elle peut tuer, détruire des villes, anéantir des peuples entiers.
Unité de commandement pour des attaques sur Terre et dans l'espace

Une attaque préventive avec des armes nucléaires tactiques serait coordonnée par l'US Strategic Command et l'Offutt Air Force Base au Nebraska en collaboration avec des unités de commandement des États-Unis et de la coalition du golfe Persique, de la base militaire de Diego Garcia, d'Israël et de la Turquie.
L'US Strategic Command a pour mandat de superviser un "plan d'attaque global" qui prévoit à la fois l'utilisation d'armes classiques et d'armes nucléaires.

Comble d'ironie : en juin 2005, au début des préparatifs de guerre contre l'Iran, l'US Strategic Command a été défini comme étant "le premier commandement de l'intégration et de la synchronisation des efforts du Ministère de la Défense en vue de la lutte contre les armes de destruction massive" !

Pour accomplir cette tâche, une toute nouvelle unité de commandement a été créée, la Joint Functional Component Command Space and Global Strike (JFCCSGS). Elle a pour mission de superviser le déclenchement d'une attaque nucléaire conformément à la Nuclear Posture Review (NPR) adoptée par le Congrès en 2002. Celle-ci prévoit la possibilité d'une utilisation préventive d'ogives nucléaires non seulement contre les "états voyous" mais contre la Russie et la Chine.

Le 18 novembre 2005, le chargé de communication de l'US Strategic Command a annoncé que la nouvelle unité (le JFCCSGS) remplissait officiellement les conditions nécessaires pour pouvoir se dire opérationnelle. Une semaine avant cette annonce, l'unité achevait un exercice de poste de commandement baptisé "Global Lightning".

«Les performances de l'unité durant l'exercice Global Lightning ont montré qu'elle était prête à réaliser sa mission consistant à prouver ses capacités de frappe intégrée dans le monde et dans l'espace, afin de dissuader les agresseurs et, si l'ordre en est donné, de vaincre l'adversaire au moyen de mesures globales communes visant à appuyer l'US Strategic Command de manière décisive», a-t-il ajouté sans donner de détails sur les "prochaines missions" de cette unité de commandement qui compte environ 250 personnes.

Des spécialistes du nucléaire et des sources gouvernementales ont précisé que l'une de ses principales missions serait de "mettre en oeuvre la stratégie nucléaire visant à attaquer des états voyous avec des armes de destruction massive".
Concept plan (CONPLAN) 8022

Le travail du JFCCSGS est dans un état de préparation avancé en ce qui concerne le déclenchement d'attaques visant l'Iran ou la Corée du Nord. La mise en oeuvre opérationnelle d'une attaque globale est appelée Concept Plan (CONPLAN). Le Concept Plan est décrit comme "un plan concret que la marine et l'armée de l'air traduisent en attaques coordonnées de leurs sous-marins et de leurs bombardiers." Il est également présenté comme "le plan général des scénarios stratégiques préparés qui impliquent l'usage d'armes nucléaires".

La mission du JFCCSGS est de mettre en oeuvre le CONPLAN 8022, dirigé contre l'Iran, c'est-à-dire de déclencher une guerre nucléaire contre l'Iran. Le Commandant en chef des Forces armées, en l'occurrence George W. Bush, chargerait le Secrétaire à la Défense qui, à son tour, chargerait les chefs d'état-major des trois armées de l'activer.
Le rôle d'Israël

Depuis la fin de 2004, Israël stocke des armes classiques et nucléaires "made in USA" en prévision d'une attaque contre l'Iran. Ce stockage, financé par l'aide militaire américaine, était quasi-terminé en juin 2005.

Israël a reçu des États-Unis plusieurs milliers "d'armes intelligentes" pouvant être lancées depuis des avions, dont quelque 500 bombes anti-bunker qui peuvent également être utilisées comme vecteurs de bombes nucléaires tactiques.

La bombe B61-11 est la "version nucléaire" de la BLU 113 classique. Elle peut être lancée à peu près de la même manière que les bombes anti-bunker classiques. En outre, comme on l'a appris à la fin de 2003, des sous-marins Dolphin israéliens équipés de missiles Harpoon américains armés d'ogives nucléaires sont actuellement dirigés vers l'Iran.
Extension de la guerre

L'Iran a confirmé qu'il riposterait s'il était attaqué en lançant des missiles balistiques sur Israël (CNN, février 2005). Ces attaques pourraient aussi viser des installations militaires américaines en Irak et dans le golfe Persique, ce qui conduirait immédiatement à un scénario d'escalade militaire et à une guerre totale.

La participation de la Turquie à l'opération militaire américano-israélienne résulte d'un accord conclu l'année dernière entre Ankara et Tel-Aviv. Plus récemment, Téhéran a renforcé sa défense aérienne en achetant 29 systèmes anti-aériens russes Tor M-1. En octobre dernier, avec la collaboration de Moscou, une fusée russe a placé en orbite un satellite espion, le Sinah-1.
Le Sinah-1 n'est que le premier de plusieurs satellites iraniens qui doivent être mis en orbite par les Russes au cours des prochains mois. Ainsi, l'Iran possédera bientôt un réseau de satellites constituant un système de préalerte en cas d'attaque israélienne, bien qu'il s'agisse là de peu de chose en regard des puissants espions aériens israéliens et américains capables de détecter les moindres mouvements de la barbe des mullahs de Téhéran. De plus, selon le Sunday Times, la Russie a signé à la fin du mois dernier un contrat d'un milliard de dollars portant sur la vente à l'Iran d'un système de défense moderne capable de détruire des missiles guidés et des bombes guidées au laser. Il sera opérationnel au cours des prochains mois.
Guerre terrestre

Bien que le CONPLAN n'envisage pas une guerre terrestre, les bombardements aériens pourraient y mener. Des troupes iraniennes pourraient passer la frontière avec l'Irak et s'opposer aux forces de la coalition en Irak. Des troupes israéliennes et/ou des forces spéciales pourraient entrer au Liban et en Syrie. Actuellement, Israël prévoit d'effectuer des exercices militaires et de déployer des forces spéciales dans les régions montagneuses de Turquie qui jouxtent l'Iran et la Syrie, cela avec la collaboration du gouvernement d'Ankara.

La presse arabe a publié divers articles indiquant qu'Ankara est disposé, du moins en principe, à engager des négociations sur la mise à disposition de ses espaces terrestre et aérien pour des opérations dirigées contre l'Iran.
Conséquences

Les conséquences de tout cela sont effrayantes.

L'Europe de l'Ouest et l'Amérique du Nord sont parvenues à un consensus concernant des attaques aériennes au moyen d'armes nucléaires tactiques sans prendre en compte leurs effets dévastateurs. En fait, la "communauté internationale" a tout simplement accepté l'éventualité d'un holocauste nucléaire.

Cette aventure militaire motivée par la recherche du profit est une menace pour l'avenir de l'humanité. Ce qu'il faut dans les mois qui viennent, c'est un grand mouvement, national et international, qui brise la conspiration du silence, qui reconnaisse les dangers, qui mette ce projet de guerre au centre des débats politiques et de l'attention des médias, à tous les niveaux, qui exige des chefs politiques et militaires qu'ils prennent position contre cette guerre nucléaire patronnée par les États-Unis. En dernière analyse, ce qu'il faut, c'est de lourdes sanctions internationales à l'encontre des États-Unis et d'Israël. »

Hors ligne

#3  08-03-2006 15:51:34

psykoman
 

Re: ?!! Anticipation Politique

tu pourrais résumer svp

Hors ligne

#4  16-03-2006 17:43:35

Aragorn
 

Re: ?!! Anticipation Politique

Pour résumer gros risque que ce soit la grosse merde...
Lisez, le savoir ne s'acquiert pas comme ca et ils en profitent tellement de l'inertie de notre paresse ect......

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